Critique de disque | Barbara Hannigan, Electric Fields

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Electric Fields

Barbara Hannigan, voix; Katia et Marielle Labèque, pianos; David Chalmin, synthés et électroniques

Alpha Classics, mai 2025

Electric Fields est un nouvel enregistrement de Barbara Hannigan, des sœurs Labèque et de David Chalmin dont la sortie est prévue en mai. Il s’agit de musique pour voix, deux pianos et électroniques en direct, inspirée par la musique de la période médiévale jusqu’à la Renaissance – en particulier les œuvres de Hildegard von Bingen, Barbara Strozzi et Francesca Caccini – composée ou arrangée par Chalmin ou Bryce Dessner à partir de textes provenant de diverses sources, mis à part un morceau entièrement improvisé.

Ce disque est varié à bien des égards. Les techniques vocales, par exemple, comprennent le plain-chant pratiquement sans vibration, les bruits de respiration et les chuchotements. L’écriture pour piano peut être abrasive ou consister en un arpeggio minimaliste et très dépouillé. L’électronique est également déployée de différentes manières. Parfois, elle fournit un simple bourdon; à d’autres moments, les parties de piano et de voix sont traitées en temps réel. L’électronique produit des bruits de gazouillis, mais peut aussi être très corrosive. À un certain moment, on dirait de l’électro-pop (déformée). Fascinant !

Avec autant de variations, il serait fastidieux d’essayer de décrire chaque morceau. Je me contenterai donc d’en décrire quelques-uns plus en détail. Le troisième morceau – Che t’ho fatt’io? – est un arrangement par Chalmin et Hannigan de fragments de la musique de Caccini sur un texte anonyme. Il mélange de l’électronique chaotique avec des voix multipistes et des bruits de respiration dans une sorte d’électro-pop bizarre qui passe ensuite à un passage lyrique assez lent pour la voix et le piano, le tout en moins de cinq minutes.

En revanche, la dernière pièce est un arrangement de l’O vis aeternitatis de Hildegard von Bingen par Chalmin. Il dure près de 14 minutes, mais est tout en retenue. Les voix offrent un traitement plain-chant simple du texte et sont accompagnées d’un piano très dépouillé avec une utilisation sobre de l’électronique. Très beau, d’une manière plutôt classique.

Dans l’ensemble, ce disque contient plus d’une heure de musique extrêmement diverse et achevée, enregistrée en 2022-2023 à La Fabrique des Ondes à Saint-Pée-sur-Nivelle. Il est évident que l’ingénierie fait partie intégrante des résultats finaux et il se passe des choses fascinantes – surtout avec un casque d’écoute. Il aurait été intéressant que l’enregistrement paraisse en SACD avec une option « surround ». En l’état, il a été enregistré uniquement en stéréo avec l’option disque physique ou stéréo numérique (divers formats). J’ai écouté en résolution numérique standard. Il y a également un livret contenant de l’information éclairante sur le projet ainsi que des textes et des traductions.

Recommandé aux admirateurs de Hannigan et à ceux qui ont un penchant pour l’expérimental.

Traduction : Andréanne Venne

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A propos de l'auteur

After a career that ranged from manufacturing flavours for potato chips to developing strategies to allow IT to support best practice in cancer care, John Gilks is spending his retirement writing about classical music, opera and theatre. Based in Toronto, he has a taste for the new, the unusual and the obscure whether that means opera drawn from 1950s horror films or mainly forgotten French masterpieces from the long 19th century. Once a rugby player and referee, he now expends his physical energy on playing with a cat appropriately named for Richard Strauss’ Elektra.

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