Katia Makdissi-Warren: Représenter la culture autochtone dans toute sa diversité

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Lauréate du prix Opus de la compositrice de l’année en 2024, Katia Makdissi-Warren a enchaîné les projets artistiques autant avec l’ensemble Oktoecho qu’avec l’Orchestre symphonique de Québec, dont elle est l’heureuse compositrice en résidence cette saison.

Ses projets Simuvut et Saimaniq Simuvut ont donné lieu à deux albums déjà et se poursuivent sous la forme de concerts. Prochain en date : le 12 avril à la Maison de la culture Ahuntsic dans le cadre du festival Babel Musiques.

« C’est un spectacle qu’on a monté en faisant une combinaison de musiques du premier spectacle de Saimaniq Simuvut, avec de nouvelles pièces au programme. La particularité, c’est qu’il y a trois chanteuses de gorge inuites, ce qui nous permet à la fois de mieux entendre le tambour inuit et de mieux faire ressortir les subtilités du chant qui sont différentes d’une chanteuse à l’autre. Lydia a été parmi les premières générations à avoir repris le chant de gorge et à le mettre en valeur. C’était alors une pratique presque perdue. Quand elle se l’est appropriée, il fallait qu’elle ait une approche plus fidèle à la tradition, car elle faisait figure de gardienne. Les plus jeunes, comme Louisa, ont un rapport différent, moins méfiant à l’égard du métissage, d’après ce que je perçois. »

Katia puisera de nouveau dans les sonorités du violoncelle, des flûtes de Michel Dubeau, de l’électronique, des percussions et de l’oud qu’elle jouera elle-même. À cela s’ajoutent la cornemuse, le duduk (instrument à anche double originaire d’Arménie, apparenté au hautbois), la clarinette basse ainsi que la voix d’Hélène Martel pour du chant de gorge expérimental et du chant jazz.

Trois jours auparavant, les 9, 10 et 11 avril au Grand Théâtre de Québec, l’OSQ créera une nouvelle composition de Katia commandée par l’orchestre. Cette œuvre s’ouvrira par une prière en langue wendat prononcée par Sandrine Masse, chanteuse issue de cette nation autochtone qui, autrefois, occupait le territoire.

Dans le cadre du festival Beethoven, et en dialogue avec la Neuvième, la compositrice s’est inspirée du caractère – très beethovénien – de lutte acharnée contre le Destin pour écrire le mouvement central. Le finale fera plutôt un clin d’œil à la Symphonie pastorale par son évocation de la nature.

« Clemens Schuldt est un chef visionnaire sur divers aspects de la musique et de la programmation. Pour ce concert de la Neuvième, il m’a dit qu’il voulait célébrer la fraternité, incluant la culture autochtone. J’ai demandé à une dizaine de solistes et ils m’ont tous dit oui. Ils appartiennent à 6 ou 7 nations différentes alors déjà là, ça célèbre beaucoup la fraternité. Il y aura du tambour pow-wow, du chant avec tambour à main, du chant de gorge… Beaucoup de diversité représentée ! »

www.oktoecho.com

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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