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La Scena en ligne est le magazine numérique de La Scène Musicale.Contenu : Actualités, critiques de concerts, critiques de CD, interviews, nécrologies, etc.Rédacteur en chef : Wah Keung ChanRédactrice adjointe : Andreanne VenneISSN : 1206-9973

L’avant et l’après. Qui, désormais, ne pense pas en ces termes ? Pour des raisons évidentes, plusieurs amateurs de musique ont la nostalgie du premier et le dédain du second. Pourtant, j’étais là, assis à ma table de cuisine à suivre en temps réel un concert du Festival international de Bergen. La technologie nécessaire pour réaliser ces petits miracles existait bien avant que frappe la pandémie, mais clairement le confinement de l’année dernière a rendu l’utilisation d’Internet (et dans mon cas, d’un ordinateur portable vieux de sept ans) indispensable comme moyen de diffuser et de suivre les arts vivants. La…

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Au début du XXe siècle, alors qu’Arnold Schoenberg passait du domaine harmonique vers l’atonalité, ses amis trouvaient encore leur bonheur dans les sons que l’on pouvait tirer d’un orchestre de 100 musiciens. Le beau-frère et unique professeur de musique de Schoenberg, Alexander Zemlinsky, a présenté une suite intitulée La sirène lors d’un concert à Vienne en 1905, puis a rapidement retiré la partition de toute autre représentation pour des raisons, essentiellement psychosexuelles, que j’examinerai dans un essai plus tard dans le mois. Qu’il me suffise de dire que La Sirène est une œuvre absorbante, lascive, qui s’auto-lacère en quête d’une…

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En réponse à l’Estonien Arvo Pärt depuis la Lettonie, Vasks écrit des œuvres longues, lentes et contemplatives avec une grande inspiration venant des lacs, des forêts et des paysages naturels. La pièce titre de cet album, pour orchestre à cordes, est un de ces adagios à la Samuel Barber qui n’a ni début, ni milieu, ni fin, tout en offrant une image de l’univers à la fois reconnaissable et non menaçante. Une grande partie de la musique de Vasks est empreinte de deuil – pour l’occupation de son pays par l’Allemagne et la Russie, pour ses amis décédés – mais…

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En cette année où toutes les institutions américaines tentent d’afficher des références multiculturelles, la question sans réponse est de savoir si la musique classique a quelque chose de positif à apporter. Aucun grand orchestre n’a dépassé l’ouverture ou l’intermezzo symbolique d’un compositeur issu d’une minorité, et aucune œuvre d’un artiste méconnu n’a encore saisi l’esprit de notre époque. Malgré toutes ses embauches de v-ps de la diversité et de PR woke, l’industrie musicale n’a pas changé ses habitudes, ni le public ses goûts. Le présent récital constitue une sorte de percée. Will Liverman, un baryton que l’on a beaucoup vu…

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À une autre époque, j’ai discuté toute une nuit avec Valery Gergiev au sujet des compositeurs russes du XXe siècle. C’était avant que Gergiev ne devienne un outil de propagande du régime Putin et son esprit était encore ouvert à la contradiction. J’ai adopté ce qui était alors la position dominante, à savoir que Stravinsky était un génie inattaquable, une position que j’ai abandonnée 30 ans plus tard. Gergiev a plaidé avec véhémence en faveur de Prokofiev, d’abord pour les opéras qu’il faisait alors revivre au Mariinsky, mais avec encore plus de force pour les sept symphonies, dont seules la…

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Le problème avec la plupart des oeuvres issues de compositeurs contemporains inconnus c’est que l’auditeur ne sait pas d’où elles viennent. L’Autrichien Gerald Resch surmonte cet obstacle en ancrant son troisième quatuor à cordes, « attaca », dans le premier quatuor Razumovsky de Beethoven, opus 59/1. Le contexte fonctionne remarquablement bien. M. Resch, âgé de 46 ans, est un ancien journaliste musical imprégné de la musique viennoise, tant historique que moderne. Il travaille avec des ensembles aussi différents que l’instrument d’époque Concentus Musicus et le quatuor de saxophones Aureum. Pour la création de « attaca », il a effectué une période d’immersion avec le…

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En 1942, alors que des millions de personnes étaient massacrées sur les champs de bataille et dans les camps d’extermination allemands, trois compositeurs de pays différents ont écrit des sonates pour violon et piano. Rien ne relie ces œuvres aux événements contemporains ou les unes aux autres. Ce sont des actes d’évasion de musiciens experts qui ont choisi de ne pas s’engager dans la pire période de l’histoire humaine. La partition d’Aaron Copland est un acte d’abnégation, utilisant des airs folkloriques qu’il a récupérés sur les plateaux de tournage hollywoodiens, mirages d’une Amérique organique qui n’a jamais existé. Lorsqu’il a…

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On situe les enregistrements de Ralph Vaughan Williams au milieu de l’Atlantique. Les interprètes anglais – Boult, Barbirolli, Hickox, Handley et plus récemment Andrew Manze – tendent vers la discrétion, laissant la puissance de la musique émerger furtivement. Les Américains – Stokowski, Previn, Slatkin – sont plus énergiques et explicites. Ce sont peut-être de vastes généralisations, mais elles reflètent à quel point les artères de l’interprétation de Vaughan Williams sont étroites. Aucun chef d’orchestre vedette non britannique ou américain n’a jamais abordé ses symphonies. Le seul champion européen enregistré est le Néerlandais Kees Bakels chez Naxos. Où se situent ces…

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Quand avez-vous entendu Hindemith pour la dernière fois ? Sérieusement, à quand remonte la dernière fois où vous avez choisi consciemment une oeuvre de Paul Hindemith avant tous les autres compositeurs vivants ou morts ? Quand avez-vous assisté à un concert avec l’une de ses œuvres ? À son époque (1895-1963), Hindemith était un moderniste si éminent que les nazis l’ont expulsé du pays. Il était un compositeur si prolifique que, lorsqu’il a appris la mort du roi George V dans un studio de la BBC, il s’est empressé, avant de quitter le bâtiment, de composer une complainte musicale qui…

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Après un album consacré aux concertos pour piano de Jacques Hétu, qui lui a d’ailleurs valu une nomination aux prix Juno 2021, Jean-Philippe Sylvestre nous revient avec un nouvel enregistrement paru chez ATMA classique. Ce virtuose du piano, que l’on connaissait déjà sur disque grâce notamment à ses interprétations d’André Mathieu et de Rachmaninov, fait ici sa première incursion dans l’univers musical de Ravel. La genèse du projet « Étant donné qu’on avait à notre disposition un piano Érard, que j’aime vraiment beaucoup, je me suis dit qu’il fallait que je l’utilise. J’ai appelé Johanne Goyette d’ATMA, j’en ai parlé à…

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