L’exaltante adaptation d’Orgueil et préjugés, le roman de Jane Austen, signée par Rebecca Déraspe et mise en scène par Frédéric Bélanger vaut vraiment le détour. Un spectacle à voir absolument pour célébrer l’arrivée du printemps.Théâtre Denise-Pelletier, jusqu’au 12 avril https://www.denise-pelletier.qc.ca/
Orgueil et Préjugés, publié en 1813, est un célèbre classique de la littérature anglaise, adapté de très nombreuses fois, aussi bien au cinéma qu’à la télévision et au théâtre.

Les costumes de Jonathan Beaudoin sont fastueux.©VictorLamich
L’adaptation de Rebecca Déraspe campe trois filles de la famille Bennet dans l’Angleterre du début du XIXe siècle, où les femmes doivent obligatoirement se marier pour garantir leur avenir. L’usage voulant qu’un homme hérite du patrimoine familial, les sœurs perdront éventuellement la maison familiale au profit d’un de leurs cousins, à la mort de leur père. À cette sombre perspective s’ajoutent les pressions subies par un milieu modeste.
La mère Bennet usera de mille ruses pour trouver de bons partis à ses filles, ce qui ne manque pas d’engendrer une suite d’intrigues amusantes et romantiques. Mais Elizabeth, la plus indépendante des trois soeurs, refuse de se soumettre au mariage arrangé et aux compromis. Après une multitude de rebondissements, l’amour finira néanmoins par triompher.

Un moment de la scène du bal.©VictorLamich
Le metteur en scène Frédéric Bélanger et l’autrice Rébecca Déraspe, qui ensemble ont donné le merveilleux La nuit des rois, renouvellent ici avec brio leur collaboration. Comme pour dans sa version de la pièce de Shakespeare, Frédéric Bélanger a demandé à la formation Gustafson de composer la musique originale du spectacle, qui donne un élan supplémentaire à la production. Voir les interprètes, qui sont parfaitement convaincants, évoluer sur leur pop dansante est un plaisir (chorégraphies de Yann Aspirot).
Il faudrait nommer tous les comédiens mais il faut souligner la verve de Sandrine Bisson, qui personnifie la mère Bennet, la rare présence de Claude Poissant, parfait en taciturne chef de famille, Marie-Pier Labrecque qui endosse le rôle de la chipie jalouse et se transforme en vieille harpie, Stéphanie Arav en Lizzy.. Frédéric Bélanger et ses comédiens réussissent quelque chose de magique.
Avec Orgueil et préjugés, le Théâtre Advienne que pourra, la compagnie de Frédéric Bélanger, qui a pour mission d’élargir les horizons culturels des jeunes et des moins jeunes, fait mouche. La production est enlevée, réjouissante. C’est une invitation à aimer, avec force et courage, en résistant aux pressions sociales. Un spectacle enivrant, qui ouvre le cœur.
Orgueil et Préjugés à voir au Théâtre Denise-Pelletier, jusqu’au 12 avril https://www.denise-pelletier.qc.ca/
Avec STÉPHANIE ARAV, CAROLINE BÉLANGER, LAMIA BENHACINE, SANDRINE BISSON, FLAVIE BOURGEOIS, THOMAS DERASP-VERGE, MAXIME ISABELLE, MARIE-PIER LABRECQUE, FÉLIX LAHAYE, CLAUDE POISSANT et PHILIPPE THIBAULT-DENIS