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J’aime les artistes qui tentent l’impossible… dans la limite du raisonnable. Je verrais mal qui que ce soit jouer les 32 sonates de Beethoven d’une seule main ou les 15 quatuors de Chostakovitch sans pause-toilettes. Mais tout artiste qui pousse un morceau de musique au-delà des limites de ce que j’ai entendu auparavant obtient mon vote.
Le violoncelliste américain Zlatomir Fung a composé une fantaisie sur l’opéra Jenůfa de Janáček, un exploit qui laisse incrédule. Les airs et les rythmes de Jenůfa sont enracinés dans le parler tchèque. Si l’on efface la voix, que reste-t-il ? Une radiographie. Fung et son pianiste, Richard Fu, présentent quinze minutes d’examen squelettique dans lequel non seulement les sons, mais aussi les tensions du chef-d’œuvre de Janáček sont saisissants. J’ai du mal à croire que ce qu’ils ont fait ici est réalisable. Il faudrait que je l’entende en direct.
Une radiographie. Fung et son pianiste Richard Fu présentent quinze minutes d’examen squelettique dans lequel non seulement les sons mais aussi les tensions du chef-d’œuvre de Janáček sont saisissantes. J’ai du mal à croire que ce qu’ils ont fait ici est réalisable. Il faudrait que je l’entende en direct.
Les autres transcriptions de l’album – Fille du Régiment, Guillaume Tell, Meistersinger et Onéguine – sont de plusieurs degrés moins étonnantes, et le Carmen est un désastre. Mais écoutez cette Jenůfa.
Stephen Sondheim a accepté que ses œuvres soient réarrangées pour des groupes plus restreints, pour un homme aussi précis dans ses intentions. La réduction la plus efficace a été Sweeney Todd, joué et chanté par seulement neuf musiciens sur une scène qui tiendrait dans ma poche. Ce qu’Eric Stern a fait dans cette réinitialisation, c’est de réduire les œuvres clés au violon et au piano, avec parfois un violoncelle et deux voix. C’est sous cette forme qu’A Little Night Music fonctionne le mieux, suivi d’Every Day a Little Death et de Not While I’m Around.
William Terwilliger (violon) et Andrew Cooperstock (piano) sont parfaitement à l’aise dans l’idiome de Sondheim, mais les chanteurs manquent de fantaisie et l’oreille réclame une plus grande variété : un quatuor à cordes, peut-être ? J’attends d’être étonné.
Traduction : A. Venne
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